Réseau de recherche sur les politiques sociales du Nouveau-Brunswick

Brian Saunders


Brian Saunders-21) Quel poste occupez-vous présentement et quel est votre titre officiel?

Conseiller principal en matière de politiques
Prévention et réduction de la criminalité, Direction des services de police et communautaires
Ministère de la Sécurité publique, gouvernement du Nouveau-Brunswick

2) Quelle formation avez-vous reçue?

Baccalauréat en administration des affaires à l’UNB, maîtrise en administration des sports et des loisirs à l’UNB

3) Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel. D’où vient votre passion pour la recherche ou le travail que vous faites et comment s’est-elle développée?

Mon parcours professionnel a été très varié. J’ai travaillé cinq ans dans les services bancaires de détail, 11 ans en tant que directeur administratif de la John Howard Society of New Brunswick, trois ans comme consultant en politiques correctionnelles au Nouveau-Brunswick et à l’étranger, j’ai été membre de la Commission des libérations conditionnelles du Canada durant trois ans et j’occupe mon poste actuel depuis environ six ans.

4) Parlez-nous d’un ou deux de vos projets actuels.

En collaboration avec un réseau d’organismes intéressés, nous avons récemment procédé à l’élaboration et au lancement d’une nouvelle stratégie provinciale de prévention et de réduction de la criminalité, qui vise à prévenir et à réduire la criminalité tout en maximisant les fonds limités au sein du système de justice pénale du Nouveau-Brunswick.

La Table ronde provinciale sur la criminalité et la sécurité publique, une structure de planification stratégique à laquelle sont associés la plupart des organismes clés œuvrant dans le domaine de la prévention de la criminalité au Nouveau-Brunswick, constitue un élément crucial de ce travail. En font partie plusieurs ministères provinciaux et fédéraux, des organisations des Premières nations, des chercheurs, des groupes communautaires, des services de police, des associations de municipalités, des organismes du secteur privé, des avocats et des professionnels des services correctionnels.

5) Comment vos recherches ou votre travail peuvent-ils contribuer, selon vous, à l’élaboration de politiques publiques fondées sur des données probantes?

La Stratégie de prévention et de réduction de la criminalité du Nouveau-Brunswick vise à appuyer la prise de décisions fondées sur des données probantes au sein du système de justice pénale. De nombreuses recherches bien documentées ont été menées sur les mesures efficaces de prévention du crime et de réadaptation au Canada. En ces temps de restrictions budgétaires, il est vital que nos investissements dans notre système de justice pénale (police, tribunaux, services correctionnels) soient ciblés de façon efficace afin de mieux appuyer la sécurité publique et la prévention/réduction de la criminalité. Depuis de nombreuses années, les coûts liés au système de justice pénale du Nouveau-Brunswick augmentent rapidement et suivent une trajectoire insoutenable. L’objectif est de faire en sorte que le système de justice pénale devienne davantage axé sur la prévention et délaisse quelque peu une approche presque entièrement réactive pour remédier à la criminalité et aux facteurs qui y contribuent au Nouveau-Brunswick.

6) Décrivez-nous certaines de vos réalisations passées qui ont été importantes dans votre cheminement professionnel. Ont-elles contribué à promouvoir des politiques publiques fondées sur des données probantes?

Quand j’ai commencé à travailler à la John Howard Society en 1991, mes connaissances en criminologie étaient limitées. Mes forces se situaient dans les domaines de l’administration, de la gestion financière, de l’engagement, des communications et de la recherche et planification stratégique. Avec le temps, j’ai acquis des connaissances spécialisées sur la criminalité et le système de justice pénale.
Du point de vue opérationnel, il semblait que ce qui avait été accompli au fil des ans dans le système de justice pénale s’avérait inefficace en bonne partie, surtout si l’objectif était de réduire la criminalité et de contenir les coûts. Le Nouveau-Brunswick était alors au milieu d’une crise financière (un peu comme aujourd’hui) et, par conséquent, les décideurs étaient déjà prêts à chercher à innover et à changer la façon de faire les choses.
À cette époque, il était important de s’appuyer sur des preuves pour décider quels changements il fallait opérer, et la volonté de tenir compte de l’aspect de la recherche et des données factuelles imprègne encore largement notre prise de décision. Cette dynamique a toujours été plus évidente dans le secteur privé. C’est ainsi que se prennent les décisions dans les entreprises privées.
Dans le secteur public, nous identifions de plus en plus les résultats que nous comptons atteindre grâce aux mesures que nous prenons, que ce soit dans les soins de santé, l’éducation, les services sociaux, le système de justice pénale et tout autre secteur de la fonction publique. Notre succès à cet égard démontre aux contribuables la valeur de ces mesures et la capacité de la fonction publique de cerner les besoins des citoyens et d’y répondre.

7) Décrivez en quelques phrases comment vous avez participé aux activités du RRPSNB et comment votre relation avec le Réseau a contribué à votre travail ou à vos recherches et/ou aux politiques sociales/économiques.

L’Unité de prévention du crime du ministère de la Sécurité publique a très tôt collaboré avec le RRPSNB. Nous avons eu recours à ses services pour nous aider à réaliser une importante vérification des mesures de déjudiciarisation pour jeunes et adultes au Nouveau-Brunswick, à élaborer un nouveau programme de formation des policiers sur la prévention du crime et les services de police communautaires, à évaluer certains de nos projets et à organiser des événements pour nous, et le Réseau nous a prêté son expertise en présentations lors de certains de nos ateliers et de nos conférences provinciales sur la prévention de la criminalité. De plus, c’est par l’entremise de l’un des projets du RRPSNB que nous avons trouvé le plus récent membre de notre personnel. Par ailleurs, le Nouveau-Brunswick a annoncé récemment sa nouvelle Stratégie de prévention et de réduction de la criminalité (http://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/ps-sp/pdf/Publications/DeLaTheorieAuxResultants.pdf). Le Réseau et bon nombre de ses membres nous ont activement aidés à élaborer la Stratégie en participant à la Table ronde provinciale sur la criminalité et la sécurité publique et à plusieurs de ses groupes de travail.

8) Auriez-vous quelque chose à ajouter, un mot de la fin?

Le mot « réseau » est crucial dans le nom Réseau de recherche sur les politiques sociales du Nouveau-Brunswick. On croit généralement qu’il s’agit d’un nom, de quelque chose que l’on peut identifier et quantifier. J’aime mieux croire qu’il faut considérer ce mot comme un verbe, que nous sommes en train de nouer des relations et d’établir les liens entre les gens à mesure que nous bâtissons une province meilleure. Le genre de potentiel que représente le RRPSNB se doit d’être exploité et mis en œuvre pour que nous puissions prendre la juste valeur du Réseau. Actuellement, le courant va souvent dans la direction opposée, celle de l’isolement organisationnel et d’une capacité limitée d’apporter les changements nécessaires. Nous faisons face à de nombreux problèmes et défis complexes au Nouveau-Brunswick. Les problèmes complexes exigent des approches intégrées faisant appel à de nombreux participants qui sont aussi bien renseignés par des données factuelles. Le RRPSNB joue un rôle important pour combler les lacunes qu’il nous faut corriger si nous voulons aller de l’avant de manière efficace.


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