Réseau de recherche sur les politiques sociales du Nouveau-Brunswick

Beth Lyons


member-of-the-month-fr1) Quel poste occupez-vous présentement et quel est votre titre officiel?

Je suis directrice générale du Conseil des femmes du Nouveau-Brunswick.

2) Quelle formation avez-vous reçue?

Je suis titulaire d’un baccalauréat spécialisé en études d’anglais et de théâtre de l’Université Acadia. J’ai abandonné mes études supérieures et je suis une décrocheuse plutôt fière.

3) Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel. D’où vient votre passion pour la recherche ou le travail que vous faites et comment s’est-elle développée?

À la fin de mes études de baccalauréat, il était clair que j’éprouvais un intérêt et une passion pour la justice sociale, surtout l’égalité des sexes. Il m’a fallu un peu plus de temps pour comprendre que ma contribution à ce travail passerait par la recherche, les politiques et la défense des droits. Après mes études universitaires, j’ai d’abord beaucoup travaillé dans le secteur des services directs, surtout auprès des jeunes, mais, par la suite, j’ai eu des possibilités d’emploi et de bénévolat qui m’ont permis de faire un travail centré sur les politiques et la défense des droits. J’aimais les deux façons de travailler, mais j’ai reconnu que mes capacités et mes penchants me pointaient vers la recherche et les politiques. En fin de compte, je veux travailler à habiliter les gens au pouvoir afin qu’ils puissent apporter des améliorations sur le plan institutionnel ou systémique.

4) Parlez-nous d’un ou deux de vos projets actuels?

Le Conseil dirige actuellement un laboratoire d’innovation sociale de concert avec NouLAB. L’objectif est double : apprendre une nouvelle façon d’aborder des problèmes sociaux complexes (dans le cadre de laboratoires) et s’attaquer à un problème particulier. Pour ce laboratoire, nous nous concentrons sur les moyens que nous pouvons prendre ensemble pour faire en sorte que des femmes compétentes et qualifiées puissent avoir accès aux postes de direction dans les nouveaux secteurs technologiques au Nouveau-Brunswick (ceux qui font l’objet de nombreux investissements et qui font couler beaucoup d’encre).

En ce qui concerne les activités au cœur de son mandat, c’est-à-dire conseiller le gouvernement et porter les dossiers à l’attention du public, le Conseil réalise beaucoup de travail lié à la pilule abortive Mifégymiso. Ce médicament n’est pas encore sur le marché et il existe beaucoup d’incertitude concernant sa disponibilité, compte tenu des directives de Santé Canada. Nous déployons des efforts pour informer le gouvernement et le public que le médicament pourrait améliorer l’accès à l’avortement dans notre province, mais il reste d’importants obstacles à surmonter.

5) Comment vos recherches ou votre travail peuvent-ils contribuer, selon vous, à l’élaboration de politiques publiques fondées sur des données probantes?

Le travail du Conseil consiste à s’assurer que le processus d’élaboration des politiques publiques accorde la priorité à l’égalité des sexes dans le processus décisionnel. Pour ce faire, nous produisons et diffusons des analyses différenciées selon les sexes sur les problèmes qui se posent dans notre province, de même que des recommandations pour aller de l’avant. Nous voulons à la fois nous assurer que les analyses différenciées selon les sexes sont à la disposition du gouvernement et du public ET normaliser ces analyses pour qu’elles fassent partie intégrante du processus d’élaboration des politiques.

6) Décrivez-nous certaines de vos réalisations passées qui ont été importantes dans votre cheminement professionnel. Ont-elles contribué à promouvoir des politiques publiques fondées sur des données probantes?

Avant de travailler pour le Conseil, je travaillais pour la YWCA de Moncton. La YWCA de Moncton est membre de la YWCA du Canada (je siège actuellement à son conseil), et la YWCA du Canada est membre de l’Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines (World YWCA). On utilise le terme « mouvement » pour parler de ce réseau de jeunes femmes. Grâce à ce mouvement, j’ai pu établir des liens avec des femmes de partout dans le monde et découvrir le travail qu’elles font et les problèmes qu’elles abordent. Ces expériences ont façonné mes points de vue sur de nombreux problèmes, mes relations de travail avec les autres ainsi que ma façon de voir le leadership. C’est aussi grâce à ces expériences que je m’applique à ne jamais oublier que les décisions en matière de politiques publiques ont des répercussions directes et profondes sur les gens. Si cela n’incite pas à viser des politiques rigoureuses fondées sur des données probantes et les gens, rien ne le fera.

7) Décrivez en quelques phrases comment vous avez participé aux activités du RRPSNB et comment votre relation avec le Réseau a contribué à votre travail ou à vos recherches ou aux politiques sociales et économiques?

Le RRPSNB n’est pas seulement une ressource (et un réseau de ressources) formidable, c’est une communauté. Étant donné que le travail que nous faisons peut pousser à l’isolement et que les progrès sont souvent graduels, il est important de nous entourer de gens capables de nous redynamiser et de nous recentrer lorsque cela est nécessaire. C’est ce que fait le RRPSNB, tout en renforçant les capacités de ses partenaires grâce à des activités comme GovMaker et à des initiatives comme NouLab.


Copyright 2013
A Ginger Design