Réseau de recherche sur les politiques sociales du Nouveau-Brunswick

Jalila Jbilou


e0c01e46-53bf-4868-a3cb-559047e42f061) Quel poste occupez-vous présentement et quel est votre titre officiel?

Jalila Jbilou, MD, MSc, PhD

Professeure agrégée – École de psychologie – Université de Moncton

Professeure Chercheure – Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick

Professeure associée – Département de santé communautaire – Université de Sherbrooke

Professeure associée – Département de santé communautaire – Université Laval

2) Quelle formation avez-vous reçue?

Doctorat en santé communautaire (PhD) – Université Laval – Québec – Canada

Certificat de médecin spécialiste en santé publique- Ordre des Médecins du Maroc- Rabat- Maroc

Maîtrise en sciences (MSc) – Université Laval – Québec – Canada

Doctorat National de médecine (MD)- Faculté de Médecine Fattouma Bourguiba- Monastir- Tunisie

3) Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel. D’où vient votre passion pour la recherche ou le travail que vous faites et comment s’est-elle développée?

Ma formation en médecine et notamment en santé publique ainsi que mon parcours de recherche en santé communautaire m’ont permis de comprendre les enjeux reliés à la santé des communautés sous le volet de la notion de genre et des rapports inter-genre. Mes projets se basent tous sur une approche inclusive (implication des décideurs, des gestionnaires, des professionnels et des bénéficiaires des services) et orientée vers l’action (projets interventionnels). Mon engagement en recherche n’a de sens pour moi que si j’entrevoie et valide des actions concrètes. Les changements nécessaires pour améliorer la santé des populations, et notamment parmi ceux vivant des défis au quotidien, s’inscrivent autant au niveau politique et organisationnel, que sociétal. Comme le dit l’adage, la santé n’a pas de prix mais elle a un coût. Ce coût peut être optimisé par un mouvement collectif et dans lequel j’aspire à jouer un rôle. Ce type de recherche prend beaucoup de temps pour démontrer ces effets et c’est le défi qui m’anime à chaque matin.

4) Parlez-nous d’un ou deux de vos projets actuels.

PairForm

Le projet PairForm est un projet communautaire développé en collaboration avec le Centre de santé-Hôpital Lamèque et qui y est actuellement livré dans le cadre des services courants. Sa vision centrale est la création d’une interface fonctionnelle entre les services de santé et la communauté pour le soutien de pratiques positives en faveur de la santé. C’est une intervention qui repose sur le développement des capacités locales en prévention de la maladie et soutien aux comportements en faveur de la santé. Son originalité réside dans le fait qu’elle est livrée par des membres de la communauté, dans les lieux qui leurs conviennent, à leur rythme et tout en ayant la possibilité de faire appel à des professionnels de santé pour des sessions d’éducation en santé.

Mind The Heart/Coeur A l’Esprit

Le projet « Coeur A l’Esprit/Mind The Heart » est l’un des plus importants projets de santé ayant reçu un financement en recherche au Nouveau-Brunswick. La Fondation Movember Canada et la Fondation de recherche en santé du Nouveau-Brunswick ont octroyé une somme de 3,45 million de dollars à Dre Jalila Jbilou et son équipe pour la mise en place d’un projet visant la prévention, l’identification précoce et le traitement des troubles de santé mentale chez les hommes atteints d’une maladie du cœur. Ce projet de recherche de type participation/action est en place dans trois provinces canadiennes, soit le Nouveau-Brunswick, le Québec et l’Ontario, et comprend trois volets : la recherche, la sensibilisation/formation et l’intervention.

Le projet vise :

1) le développement de campagnes de sensibilisation afin d’augmenter les connaissances et la compréhension du lien existant entre les maladies du cœur et les troubles de santé mentale chez les hommes ;

2) la formation de professionnels dans la détection précoce des troubles de l’humeur, d’anxiété et de stress post-traumatique ainsi que les risques qui y sont associés chez les hommes vivant ou à risque de maladies du cœur ;

3) le suivi de 3000 patients hommes canadiens vivant avec une maladie du cœur, dans trois provinces, afin d’établi un programme d’éducation sur la santé mentale ainsi qu’un modèle de soins par étapes pour les troubles de l’humeur, d’anxiété et de stress post-traumatique chez les hommes vivant avec une maladie du cœur ;

4) le développement d’outils technologiques (site web et application mobile) afin de soutenir l’éducation, la prévention, la détection précoce et le traitement des troubles de santé mentale chez les hommes à risque ou ayant une maladie du cœur.

5) Comment vos recherches ou votre travail peuvent-ils contribuer, selon vous, à l’élaboration de politiques publiques fondées sur des données probantes?

Mes projets visent le développement de connaissances et d’évidences contextualisées en facilitant ainsi l’implantation et la pérennisation dans les milieux avec lesquels je travaille. En ce qui concerne l’élaboration de politiques publiques, bien que mes recherches ne concernent pas directement cet aspect, un des impacts majeurs que je vois est celui d’intégrer une préoccupation pour le genre dans toutes les politiques sociales et de santé. L’idée ici est de redresser le déséquilibre inter-genre et d’adapter les approches selon les besoins et réalités de chacun. Dans ce cadre rentre aussi tous les besoins des communautés LGBTQ. De plus, mes projets pourront avoir un impact sur le développement de saines politiques publiques (healthy public policies), en s’assurant que non seulement le genre est pris en compte mais aussi la santé mentale.

6) Décrivez-nous certaines de vos réalisations passées qui ont été importantes dans votre cheminement professionnel. Ont-elles contribué à promouvoir des politiques publiques fondées sur des données probantes?

Mes projets s’inscrivent essentiellement au niveau de l’organisation des services, changement des pratiques professionnelles et conscientisation communautaire. Je travaille en recherche depuis 6 ans et ce délais est encore faible pour entrevoir un impact sur les politiques publiques.

7) Décrivez en quelques phrases comment vous avez participé aux activités du RRPSNB et comment votre relation avec le Réseau a contribué à votre travail ou à vos recherches et/ou aux politiques sociales/économiques.

J’ai reçu un soutien majeur de la part du RRPSNB à diverses occasions lors de l’organisation de mes rencontres ou ateliers en santé des hommes. J’ai aussi participé avec mon équipe au GovMaker qui est un forum de taille pour le réseautage mais aussi pour la présentation des innovations locales et le partage d’expériences. J’ai utilisé l’interface du RRPSNB pour identifier des collaborateurs et lancer des projets de recherche. Le RRPSNB est actuellement une plaque tournante incontournable pour la réduction de l’écart entre recherche et action et l’amélioration du recours aux données probantes pour informer les politiques publiques et les pratiques professionnelles dans tous les domaines. Bravo!


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